Histoire
Nom masculin
Belle aracée des Indes, souvent cultivée en serre chaude en Europe

Crédits photo © Thamyres Müller
Description
Synonymes hétérotypiques : Ensolenanthe Schott dans Bonplandia (Hannover) 9: 368 (1861), Panzhuyuia Z.Y.Zhu dans J. Sichuan Chinese Med. School 4(5): 49 (1985), Schizocasia Schott dans Bonplandia (Hannover) 10: 148 (1862) et Xenophya Schott dans Ann. Mus. Bot. Lugduno-Batavi 1:124 (1863)
L'Alocasia est un genre de plantes vivaces à fleurs, à larges feuilles, qui poussent à partir de rhizomes ou de tubercules. Elles font partie de la famille des Aracées. On dénombre plus d'une centaine d'espèces, réparties depuis les régions subtropicales de l'est de l'Himalaya jusqu'à l'Asie subtropicale et tropicale, en passant par le Pacifique occidental tropical et l'est de l'Australie.
Distribution
Asie tropicale et subtropicale jusqu'à l'est de l'Australie
Australie (Queensland, Nouvelle-Galles du Sud), Bangladesh, Brunei, Birmanie, Cambodge, Chine (y compris Taïwan), Fidji, Inde, Indonésie (Bornéo, Irian Jaya, Java, Moluques, Sulawesi, Sumatra), Japon (y compris îles Ryukyu), Laos, Malaisie (Bornéo, péninsule), Népal, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Philippines, Îles Salomon, Sri Lanka, Thaïlande, Vietnam.
Écologie
Climat
Les espèces d’Alocasia prospèrent généralement dans les régions tropicales et subtropicales, où l’humidité est élevée et les précipitations abondantes. On les rencontre le plus souvent dans des milieux constamment humides ou saisonnièrement détrempés, avec des températures moyennes comprises entre environ 20°C et 35°C. Dans de nombreuses zones, les précipitations annuelles dépassent les 2 000 mm. Les Alocasias sont bien adaptées à une humidité constante ; si la plupart préfèrent des températures chaudes et stables, certaines espèces peuvent tolérer des conditions légèrement plus fraîches en altitude. Leurs grandes feuilles larges leur permettent également de capter la lumière diffuse sous la canopée forestière.
Habitat
Forêt tropicale et subtropicale humide ; géophytes ou terrestres, sol forestier, dans la litière de feuilles, dépôts d'humus sur les rochers, généralement à l'ombre profonde, parfois dans les zones exposées de repousse forestière.
Morphologie
Plantes terrestres ou géophytes à nervation colocasioïde, feuilles souvent peltées au stade juvénile ; spathe étranglée, spadice avec un appendice, fleurs unisexuées, sans staminodes. Se distingue de Colocasia par des limbes foliaires entiers, fortement sinués ou pinnatifides (toujours entiers chez Colocasia), une placentation basale et un petit nombre d’ovules.
Habitus
Plantes herbacées de taille moyenne à rarement arborescentes et gigantesques, dormantes en saison sèche ou persistantes, à tige épaisse, souvent hypogée, parfois stolonifère et bulbifère ; tige épigée généralement dressée, contenant un latex clair à laiteux.
Feuilles
Peu nombreuses à plusieurs, disposées en couronne terminale, parfois chacune précédée d’un cataphylle.
Pétiole
Long, parfois rugueux ou glanduleux, gaine relativement longue, parfois caduque.
Limbe
Parfois pubescent, limbe juvénile pelté, généralement sagitté à maturité, plus rarement ± hasté ou cordé, parfois pelté chez certaines espèces ; marge entière, sinuée ou légèrement à profondément pinnatifide ; lobes postérieurs ovales ou triangulaires ; nervures basales bien développées ; glandes présentes dans les aisselles des nervures latérales primaires et de la nervure médiane ; nervures latérales primaires pennées, formant une nervure collective submarginale ; 1 à 2 nervures marginales proches également présentes ; nervures latérales secondaires et tertiaires issues des primaires sous un angle large, puis fortement arquées vers la marge du limbe, parfois formant des nervures interprimaires ; nervation de niveau supérieur réticulée.
Inflorescence
De 2 à plusieurs par sympode floral, apparaissant en même temps que les feuilles.
Pédoncule
Généralement plus court que le pétiole.
Spathe
Fortement étranglée entre le tube et la lame ; tube à marges convolutées, plus court que la lame, ovale ou oblong, persistant puis se déchirant irrégulièrement à la fructification ; lame oblongue, généralement en forme de barque, rarement en casque, d’abord dressée à l’anthèse, puis réfléchie et généralement caduque ; dans le groupe Xenophya, la lame est persistante, dressée, convolutée, s’ouvrant seulement à la base.
Spadice
Plus court que la spathe ; zone femelle courte, conoïde-cylindrique, séparée de la zone mâle par une zone étroite de fleurs stériles ; zone mâle généralement cylindrique ; appendice conique à cylindrique, surface parcourue d’un réseau irrégulier de fissures en labyrinthe.
Fleurs
Unisexuées, sans périgone.
Fleurs mâles
Comportant 3 à 12 (parfois jusqu’à 36) étamines, étamines soudées en un synandrium obpyramidal, subhexagonal, tronqué, rarement linéaire (chez A. brisbanensis) ; thèques oblongues-linéaires, latérales, s’ouvrant par un pore apical.
Pollen
Expulsé en filaments, inaperturé, sphérique à subsphéroïdal, de taille moyenne (moyenne 35 µm, plage 31–39 µm), exine spinuleuse.
Fleurs mâles stériles
Synandroïdes peu profonds, obpyramidaux, comprimés, tronqués.
Fleurs femelles
Ovaire ovoïde ou oblong, à une loge ou partiellement à 3–4 loges au sommet ; 6 à 10 ovules, orthotropes, hémiorthotropes, hémianatropes ou anatropes ; funicule court ; placentation basale ; style court ; stigmate capitiforme déprimé, ± nettement 3 à 4-lobé.
Baie
Généralement rougeâtre, ellipsoïde, obconique-ellipsoïde ou subglobuleuse, contenant 1 à 5 graines, avec restes du stigmate persistants.
Graine
Subglobuleuse à ellipsoïde, tégument un peu épais, lisse ou rugueux ; embryon largement conique, courtement cylindrique ou allongé ; endosperme abondant.