Classification et caractéristiques

L’Alocasia acuminata a été décrit et publié par le botaniste autrichien Heinrich Wilhelm Schott, qui a établi le nom Alocasia acuminata Schott selon les règles de la nomenclature botanique en 1858.

Biogéographie

L’aire de répartition naturelle de cette espèce s’étend du Népal au sud du Yunnan (Chine) et à l’Indochine. C’est une plante herbacée qui pousse principalement dans le biome tropical humide.

Varie d’un climat tropical (chaud et humide) dans le sud de la Thaïlande à un climat tempéré (hiver sec, été chaud) dans le sud-ouest de la Chine. L’humidité est modérément élevée à élevée dans l’ensemble de la région, oscillant entre 70 % et 90 %. Les températures varient selon les zones, mais restent généralement comprises entre 10 °C et 37 °C tout au long de l’année.

L'Alocasia acuminata se rencontre dans des zones humides au sein de forêts sempervirentes sèches, parfois sur substrats calcaires ou granitiques ; altitude : 650 à 1175 mètres.

Description et ethnobotanique

Plante herbacée terrestre, persistante, de petite à moyenne taille, légèrement robuste, atteignant jusqu’à 75 cm de haut. Tige rhizomateuse, généralement allongée, dressée puis parfois décombante, d’environ 8 à 75 cm de long pour 2 à 6 cm de diamètre, les parties âgées recouvertes des restes de bases foliaires et de cataphylles.

Ses feuilles

Feuilles au nombre de 5 maximum, chacune précédée de cataphylles lancéolées, membraneuses, et bien visibles. Pétioles glabres, vert vif, d’environ 15 à 80 cm de long, engainants dans leur quart inférieur environ. Limbe étalé, étroitement hasté-sagitté à ové-hasté, mesurant 15 à 60 cm de long sur 8 à 20 cm de large, de couleur vert vif. Lobes postérieurs représentant 1/4 à 1/3 de la longueur du lobe antérieur, peltés sur 25 à 30 % de leur longueur, à sommet aigu.

Nerf central antérieur portant 3 à 6 nervures latérales primaires de chaque côté, les plus proches de la base divergeant à un angle d’environ 60 à 100°, l’angle diminuant vers l’extrémité du limbe, avec des nervures à trajet globalement droit jusqu’à la marge. Glandes axillaires à peine visibles sur la face inférieure. Nervation secondaire d’abord largement divergente, puis progressivement défléchie vers la marge ; nervures interprimaires collectrices faiblement marquées.

Son inflorescence

Inflorescences généralement solitaires. Pédoncules de 9 à 20 cm de long, verts, d’abord dressés puis arqués vers le bas, s’allongeant et se redressant à nouveau en phase de fructification avancée, précédés d’une série de cataphylles progressivement plus grandes.

Spathe longue de 7 à 10 cm, modérément constrictée à environ 1,5 à 2,5 cm de la base ; partie inférieure de la spathe verte, ovoïde ; limbe lancéolé, en forme de canoë et recourbé en capuchon longitudinal, de 5,5 à 7,5 cm, membraneux, vert très pâle.

Spadice subégal à la spathe, d’environ 6 à 9,5 cm de long, sessile ; zone des fleurs femelles longue de 1 à 1,5 cm ; ovaires subglobuleux, d’environ 1,5 à 2 mm de diamètre, verts ; stigmate subsessile, blanc, non lobé ou très faiblement lobé. Interstice stérile de 7 à 10 mm, plus étroit que les zones fertiles, correspondant au rétrécissement de la spathe ; synandrodies inférieures parfois formées de staminodes incomplètement soudés, les autres allongés, rhombo-hexagonaux, à sommet plat.

Zone des fleurs mâles subcylindrique, mesurant 1,2 à 2,5 mm de diamètre sur 4,5 à 8 mm de haut, blanc ivoire ; synandries à 4 à 6 étamines soudées, de forme plus ou moins hexagonale, d’environ 2 mm de diamètre.

Appendice long de 2,5 à 3,5 cm, d’épaisseur comparable à celle de la zone des fleurs mâles et nettement délimité par une forte constriction, allongé-conique, blanc.

Fructification

Spathe fructifère ovoïde, d’environ 3 à 4 cm de long, verte. Fruits globuleux à ellipsoïdes, d’environ 0,75 cm de diamètre, verts à maturité, devenant orange-rouge.